Découvrez les normes sanitaires dans le milieu du BTP, leur évolution et leur efficacité
Comme tous les domaines d’activité, la crise sanitaire a frappé durement le secteur du BTP. Les retards se sont accumulés sur nombre de chantiers et maintenant la reprise d’activité doit se faire sous l’installation de normes sanitaires strictes et surtout sujettes à une évolution. Pour continuer à assurer la santé et la sécurité sur les chantiers, des normes ont été mises en place par l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics (OPPBTP). Se sont ainsi succédées les mises à jour des préconisations sanitaires sur les chantiers au fil des mois, en fonction notamment de l’avancée de l’épidémie et du besoin de reprise économique. La dernière en date est celle du 1er octobre 2020, qui a cependant été l’objet de modifications depuis lors. La vigueur de l’épidémie met à mal bien des secteurs et les activités des entreprises du BTP ne sont pas épargnées. Nous vous proposons de découvrir quelles sont les mesures mises en place pour assurer une certaine pérennité des chantiers ainsi que leur sécurité.
Le communiqué de presse du 1er octobre
Pour faire face efficacement à tous risques de transmission de la Covid-19 tout en maintenant une certaine productivité, l’OPPBTP a publié un communiqué de presse le 1er octobre dernier dans l’optique d’établir les normes sanitaires à mettre en vigueur sur les chantiers. Il s’agit plus précisément d’une mise à jour des mesures déjà prises les mois précédents dans le but de s’adapter au mieux à l’évolution de la pandémie. Il s’agit surtout d’un rappel à la vigilance aux professionnels du bâtiment face à la démultiplication du nombre de cas atteints du coronavirus. Sont ainsi de mises les protections par les gestes barrières comme la distanciation physique, le port du masque autant que possible et le lavage régulier des mains. Les tests sont également encouragés aussi régulièrement que possible, et l’isolement des cas contacts est également de mise. Un référent COVID-19 a également été mis en place pour répondre à toutes les questions potentielles des salariés. Cependant la directive sur la distanciation physique a dû être l’objet de modifications puisque les rénovations dans les espaces intérieurs notamment rend difficile l’application des ces mesures. En effet la préconisation est d’un mètre de distanciation physique en cas de port du masque et de deux mètres sans masque, ce qui rend sa mise en application compliquée dans des espaces clos. Un décret paru le 13 février 2021 permet à l’employeur de multiplier les emplacements de restauration si le local dédié ne peut accueillir tous les employés. Les consignes générales mises en place ont pour but évident de protéger tous collaborateurs vulnérables mais également d’organiser au mieux le lieu de travail. La prise en compte des recommandations du Haut Conseil de Santé Publique a mené l’OPPBTP à renouveler ses mesures générales et spécifiques lors d’une mise à jour du 1er février 2021. Il s’agit ici de suivre le protocole national pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise face à l’épidémie de la Covid-19, protocole publié par le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion et publié le 29 janvier 2021. Il s’agit depuis lors du document officiel dictant la conduite des professionnels, notamment celle des entreprises des secteurs du bâtiment et des travaux publics. Elle s’applique dans des contextes d’intérieur différents comme les bureaux, ateliers, dépôts, mais également à d’autres lieux qui peuvent être extérieurs, comme les chantiers. Le respect des mesures préventives est la garantie de la diminution de la vivacité de la propagation du virus, mais il appartient à chaque entreprise de s’y adapter autant qu’elle le peut. L’impossibilité du respect des mesures barrières sur certains chantiers doit entraîner leur inévitable suspension. Il appartient au maître d’ouvrage, après analyse, de formaliser une liste de conditions sanitaires dans lesquelles peut s’opérer le travail. Il doit ainsi s’assurer de l’activité effective de toute la chaîne de production, les conditions d’intervention extérieures et intérieures, le nombre de personnes présentes sur le chantier et leur gestion, ainsi que la coactivité.
La coactivité et l’organisation des lieux de travail
La coactivité est le fruit d’une réflexion complexe : elle nécessite l’étude des flux entre les zones de travail et prévoit leur possible séparation. Pour l’assister dans ces tâches, le maître d’ouvrage peut désigner un référent Covid-19 chargé de coordonner toutes les mesures prises dans l’optique de lutter contre la Covid-19. Il doit notamment pouvoir garantir un point d’eau et du savon, des essuies-mains en papier à usage unique et du gel hydroalcoolique pour commencer l’activité. Dans les lieux collectifs clos des entreprises du bâtiment, les masques dits de catégorie 1 sont obligatoires. La norme est différente selon le lieu de travail, dans les ateliers il est possible pour les salariés de ne pas porter le masque dès lors que les conditions de ventilation et d’aération fonctionnelles sont conformes à la réglementation et que le nombre de personnes présentes dans l’atelier permet un espacement suffisant de deux mètres entre elles. Elles doivent par ailleurs porter des visières et s’équiper d’un masque si la distance entre elles n’excède pas les deux mètres. Ces mesures sont également valables pour les chantiers clos et couverts ainsi que pour les interventions dans des locaux occupés comme les bureaux et habitations. Pour les chantiers en extérieur, la grande nouveauté est l’obligation du port du masque en cas d’un travail à moins de deux mètres et de regroupements ; sont aussi conseillés les visières ou la présence d’un écran facial en cas d’intempéries notamment. Les espaces publics séparés de la voie publique par des barrières sont soumis aux mêmes normes, mais les chantiers exclusivement publics sont soumis au port du masque obligatoire. De même les interventions chez des personnes à risque de contracter des formes graves de la Covid-19 sont évidemment soumises au port du masque, et limitées à une stricte situation d’urgence. L’OPPBTP en profite pour rappeler que le télétravail doit être mis en place partout là où il est possible, et que s’il est inenvisageable, la réduction des interactions sociales au travail doit être le maître mot. Ainsi les horaires d’arrivée et de départ doivent être définies à l’avance de telle sorte que l’affluence aux heures de pointe soit minimale. Sur les chantiers les consignes sanitaires doivent être pleinement visibles et mises en évidence. Les chantiers sont des lieux de travail particuliers qui nécessitent des aménagements et des précautions spéciales. Dans un cas de fortes chaleurs, le port du masque devient intenable : la distanciation doit être préférée au port du masque. Les temps de repos et l’hydratation régulière sont également de mise pour le confort et la sécurité des salariés. L’accès au chantier doit être l’objet d’une surveillance particulière pour détecter toutes les personnes symptomatiques, qui doivent alors être immédiatement renvoyées chez elles. Les employeurs sont encouragés à mettre en place pour les volontaires des actions de dépistage et à leur conseiller l’installation de l'application TousAntiCovid ». Si un employé du chantier est détecté positif à la Covid-19, la collaboration avec les autorités sanitaires est de mise dans le cadre du « contact-tracing » ou de l’organisation d’une campagne de dépistage dans l’éventualité d’une détection d’un cluster.
Les mesures complémentaires et spécifiques
La transparence de l’information fait partie des critères pour une lutte efficace contre l’épidémie. La détection d’un cas positif sur un chantier est un parfait exemple de cette transparence : les collaborateurs doivent en être avertis et incités de nouveau à la prudence et aux gestes barrières. Par ailleurs, la vie quotidienne de l’entreprise doit être repensée. Les réunions à l’air libre doivent être privilégiées, et des réunions doivent justement être organisées régulièrement pour tenir au courant le personnel de l’évolution des mesures et obtenir leur adhésion. La mise à disposition du matériel et des fournitures doit être également minutieusement organisée de telle sorte que les passages au dépôt du personnel soient restreints. L’outillage des travailleurs doit être individuel si l’usage des gants de travail n’est pas courant, et le prêt de matériel entre collaborateurs n’est pas recommandé, à moins qu’il ne soit nettoyé entretemps. Le bungalow de chantier, lieu de vie, d’interactions et d’échange, doit être le centre d’une attention particulière. Il doit être le théâtre d’une organisation complexe, qui saura assurer le port du masque, la distanciation d’un mètre et la pérennité des réunions, des temps de repos et de repas. Dans certains cas, comme l’heure du repas, le port du masque est logiquement impossible. L’employeur peut multiplier les lieux de réfectoire pour dégager un espace suffisant à la distanciation de deux mètres entre chaque individu. Cette distance peut être réduite à un mètre grâce à l’installation de parois physiques transparentes. Les consignes d’hygiène déjà énoncées plus tôt sont impératives aux heures des repas, de plus l’utilisation d’un nécessaire pour manger individuel est préconisé (thermos, gamelle, couverts…). L’heure du repas une fois terminée, le nettoyage des appareils ménagers communs, comme le four à micro-onde ou le réfrigérateur, est hautement préconisé. Ces locaux doivent être aérés à hauteur de quinze minutes trois fois par jour. Ce systématisme du ménage est applicable deux fois par jour dans l’ensemble des zones de vie commune : douches collectives, toilettes, rampes… Des consignes tout à fait similaires sont appliquées en cas de chantier chez un particulier, particulier dont l’éloignement est le bienvenu et le cas échéant le port du masque doit lui être imposé. Une journée chez un particulier doit s’achever sur le nettoyage des consommables utilisés sur le lieu de travail, réunis dans un sac fermé.
L’application systématique de l’ensemble des mesures est considérée par l’OPPBTP et le Haut Conseil de Santé Publique comme la clé de l’alliance d’une continuité du travail et d’une sécurité sanitaire optimale. Ces préconisations autant sanitaires qu’hygiéniques entendent lutter efficacement contre l’avancée de l’épidémie de coronavirus SARS-COV-2. Le guide sanitaire publié par l’OPPBTP, dont nous vous avons résumé le contenu, est construit en adéquation avec les recommandations des ministères du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, des Solidarités et de la Santé, de la Transition écologique, et du Logement. Les entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics doivent respecter strictement les préconisations de ce guide, et stopper leur activité sur les travaux concernés le cas échéant.