Fin du chauffage au fioul, comment se chauffer en 2023 ?
Initialement prévue au 1er janvier 2022, l’interdiction d’installer une chaudière au fioul est finalement effective depuis 1er juillet 2022.
Les chaudières au fioul, en sursis
Leur prochaine interdiction dans des logements neufs
Courant 2020, le Ministère de la Transition Écologique annonçait l’interdiction imminente de l’installation de chaudières au fioul dans des logements neufs, fixée au 1er janvier 2022. Ce délai a alors été jugé trop court par de nombreux professionnels du secteur qui redoutaient un temps de reconversion trop rapide pour les entreprises tirant exclusivement leurs revenus de la vente/réparation/entretien des chaudières au fioul. Le fioul domestique, cette énergie fossile, dérivé du pétrole, est encore très utilisé dans les chaudières puisqu’elle représente la troisième énergie de chauffage en France. Le fioul est utilisé pour chauffer plus de 4 millions de bâtiments dont 3 millions de maisons individuelles en résidence principale.
La dépendance à ce chauffage est particulièrement visible dans la région des Hauts de France, dont plus de 250 000 foyers se chauffent au fioul, soit un français sur huit dans la région selon la Fédération Française des Combustibles, Carburants et Chauffage (FF3C). Plus globalement, le fioul est utilisé dans les zones rurales, non approvisionnées par le gaz de ville. C’est un combustible particulièrement polluant dont l’utilisation, quoique en retrait certain, rejette des taux de dioxyde de carbone très important et ne représente même pas un choix économique puisqu’il est coûteux.
Ce mode de chauffage, cher et polluant, est en sursis, mais de nombreuses alternatives existent, à des prix plus avantageux et plus respectueuses de l’environnement.
Se chauffer plus proprement en 2023
La part des foyers chauffés au fioul continue certes à diminuer mais le rythme actuel reste insuffisant face aux ambitieux objectifs d’éradication des modes de chauffage fossiles (au fioul et charbon) annoncés par Edouard Philippe en 2018. Si l’annonce officielle prévoyait un délai de 6 mois supplémentaires pour pouvoir continuer à remplacer sa chaudière en cas de panne, au 1er juillet 2022 ce ne sera plus le cas. Une fois hors d’état de fonctionner, votre chaudière au fioul devra être remplacée par une alternative.
C’est dans cette seule conjonction qu’il vous sera imposé de changer de mode de chauffage, si votre chaudière au fioul est parfaitement fonctionnelle ou si elle est réparable, vous pouvez bien évidemment la conserver jusqu’à sa fin de vie. Si votre chaudière est défectueuse, et ce malgré les six mois qu’ils vous restent, on ne peut que vous conseiller de ne pas opter pour une nouvelle chaudière au fioul mais de préférer l’une des solutions que nous allons détailler plus loin. L’amélioration des modes de chauffage va de paire avec la bonne isolation de votre logement.
L’isolation thermique, un pré-requis essentiel
De fait une des problématiques du parc immobilier résidentiel actuel est la déperdition importante de chaleur à cause d’une mauvaise isolation. Deux tiers des logements ont été construits avant 1974 et ne répondent de ce fait pas aux normes thermiques actuelles, rapporte l’Ademe (l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Les priorités gouvernementales sont en effet à la neutralité carbone, stimulées par la loi de transition énergétique votée en 2019, qui inclut une diminution de moitié des émissions de gaz à effet de serre du secteur du bâtiment d’ici 2030, motivant le gouvernement à investir massivement et à proposer des solutions pour renforcer l’efficacité isolatrice des logements.
Une bonne isolation est donc un enjeu capital de votre logis, et malgré un investissement parfois conséquent, ces travaux sont nécessaires et sont rapidement rentables. La bonne isolation de votre logement sera en fait un facteur déterminant pour choisir le type de chauffage qui remplacera votre chaudière au fioul ou n’importe quelle chaudière vieillissante. En effet en cas d’une isolation thermique insuffisante on peut d’ores et déjà écarter certains chauffages. Le manque sévère d’isolation thermique dans un logement en fait une passoire thermique : un logement écopant d’une étiquette énergie F ou G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE).
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Cette isolation vétuste est une réalité plus commune qu’on ne le pense, puisqu’on estime à 4,8 millions le nombre de logements qualifiés de passoires thermiques en France, un fléau écologique qui revient également très cher sur la facture énergie des particuliers concernés. En effet le chauffage utilisé pour réchauffer l’habitat est excessif puisque des pertes sèches parasitent le chauffage. Ainsi refaire son isolation est une opération rentable puisqu’elle vous permettra de réaliser des économies d’énergie, d’autant plus que des aides financières sont disponibles pour vous assister dans cette opération.
Le gouvernement a donc agi en conséquence puisque le combat est double : la lutte contre les passoires thermiques et le chauffage fossile. Ainsi au 1er janvier 2023, les critères définissant un logement décent louable par un propriétaire influeront l’obligation de faire des travaux d’amélioration de performance énergétique, en d’autres termes cela concernera les logements au DPE insuffisant.
Des alternatives aux chaudières au fioul en 2023
Le Biofioul
Vous l’aurez compris, engager des travaux de rénovation énergétique semble promis à un bel avenir et un investissement sûr en matière d’amortissement grâce aux aides étatiques et aux économies d’énergie. Pour remplacer votre chaudière au fioul ou vieillissante, il existe ainsi plusieurs alternatives. Le fioul est un combustible qui connaît des envolées de prix après sa relative épargne au plus fort de la pandémie et des pénuries de matériaux. Pour remplacer son utilisation, la réponse immédiate semble être le Biofioul, amené à remplacer complètement le fioul d’ici 2040. Le Biofioul doit être composé de 30% d’EMAG de colza pour répondre aux normes de pollution en vigueur lors de sa combustion dans une chaudière biocompatible F30 : ce nouveau produit devrait arriver sur le marché au second semestre de 2022, justifiant par ailleurs le report de la mise en vigueur de l’interdiction des chaudières au fioul initialement prévue en janvier. Ce biocombustible reste moins propre que des énergies renouvelables mais permet de réduire de 50 à 70% les émissions de gaz à effet de serre par rapport au fioul fossile. Ses défenseurs prônent aussi les vertus des plantations de colza : dynamisme agricole local, traçabilité du produit, production nationale, performance énergétique du colza mais également protéinique puisque le colza fait partie de l’alimentation animale. Cette vision se heurte à certaines controverses sur l’impact environnemental de la culture du colza.
Le Biofioul, une solution pratique
La solution du biofioul reste néanmoins la voie la plus évidente comme alternative aux chaudières fonctionnant exclusivement au fioul, cela permettrait aux particuliers possédant une chaudière au fioul de ne pas en changer. En effet il suffira d’acheter un brûleur compatible au Biofioul. Pour certaines personnes le recours à une chaudière au fioul est plus pratique car elle ne requiert que très peu d’entretien et son utilisation est simple. Son recours est d’ailleurs parfois le plus pratique dans des zones géographiques où la distribution électrique est insuffisante pour des chaudières électriques. Outre le Biofioul qui va s’imposer en héritier du fioul, vous pouvez remplacer votre chaudière par de nouveaux modèles fonctionnant au gaz par exemple, en profitant d’aides étatiques.
D’autres alternatives éligibles à des aides étatiques
La prime à la conversion
Au vu de l’objectif que le Gouvernement s’est fixé, d’ici dix ans, d’atteindre zéro chaudière au fioul, il propose d'ores et déjà à tous les ménages le "Coup de pouce chauffage". Cette prime à la conversion permet de bénéficier d’une aide financière pour tout remplacement d’une chaudière à énergie fossile (fioul, gaz) peu performante, par un équipement utilisant des énergies renouvelables ou à haute performance énergétique (chaudière à biomasse, système solaire combiné, chaudière au gaz THPE…).
La pompe à chaleur
Un autre système très courant pour chauffer l’habitat, est la pompe à chaleur. Elle extrait de l’énergie extérieure pour l’introduire dans votre logement par le biais de radiateurs, d’un plancher chauffant ou d’un ventilo-convecteur. La plus courante est la pompe à chaleur air-air, qui récupère les calories de l’air extérieur pour les convertir en chaleur, alors diffusée dans le logement via un ventilo-convecteur. Son installation de base est onéreuse mais c’est une solution rentable et écologique. Après avoir déboursé plusieurs milliers d’euros pour votre pompe, prix qui varie en fonction des options que vous choisissez, elle utilisera l’air, une énergie gratuite, pour vous chauffer, réduisant ainsi la facture du chauffage à seulement l’électricité que la pompe utilise pour fonctionner. La pompe à chaleur créé plus d’énergie qu’elle n’en consomme et est donc une solution écologiquement responsable, quoique non renouvelable.
Le poêle à granulés
Un autre système de chauffage est le poêle à granulés de bois, qui est également éligible à l’éco-prêt à taux zéro, à la réduction de la TVA, au crédit d’impôt à 30% et à des subventions. En plus de ces aides, le bois est un combustible peu cher. Indépendant de tout système de chauffage central, son installation est facile et pratique. Il fonctionne par la combustion de granulés de bois appelés les pellets, ce qui explique qu’on retrouve l’appellation poêle à pellets pour ce système. La gestion des granulés se fait automatiquement, son rechargement étant assuré par une vis sans fin automatisée. Considéré comme écologique, l’utilisation de ce système de chauffage est neutre en carbone dans la mesure où les granulés de bois achetés proviennent de déchets de l’industrie du bois. Optez pour l’achat, au prix de 300 euros la tonne environ, de granulés certifiés NF, afin de renouveler durablement le parc forestier et d’être certain quant à la qualité du combustible. Certains modèles sont pilotables à distance mais leur prix en sera alors plus important. Selon la technologie qu’il contient ou son esthétique, le prix d’un poêle varie fortement, entre 10 000 et 25 000 €.
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Le chauffage électrique
Une ultime alternative au chauffage au gaz, fioul, ou bois, est le chauffage électrique. Indépendants de tout système d’eau, les radiateurs électriques sont faciles d’installation car uniquement reliés au réseau électrique de votre logement. Encore une fois, la couverture électrique nationale ne permet pas à certains endroits isolés d’en profiter.