Le label RGE, un outil de l’éco construction
À l’heure d’une prise de conscience citoyenne de l’importance de la préservation de nos écosystèmes, le secteur du bâtiment a sa part à jouer. Repenser l’habitat et les modes de construction a amené la création d’une nouvelle définition, celle de l’éco construction. Le but est de maîtriser l’impact sur l’environnement des constructions et des rénovations, qui sont des activités fortement polluantes. L’objectif primordial est d’utiliser autant que possible les énergies renouvelables, les ressources naturelles et locales, afin de mieux faire rimer développement et respect de l’environnement. L’éco construction devient un enjeu majeur pour les entreprises du bâtiment qui l’intègre de plus en plus dans leur ligne de conduite, un processus qui ne cessera probablement de croître. Bâtir doit maintenant répondre aux objectifs de la transition énergétique et écologique pour s’inscrire dans une démarche à long terme. Il est cependant évident que la prise de conscience des impacts environnementaux des activités du bâtiment ne doit pas être synonyme de baisse de qualité de l’offre ou du confort du particulier. C’est pourquoi certains outils ont été créés, au premier rang desquels on retrouve le label Reconnu Garant de l’Environnement (RGE). Lancé en 2011 par un partenariat entre l’Etat et l’ADEME, cette mention RGE est destinée aux professionnels du bâtiment, artisans et entreprises, qui prennent en charge des travaux d’éco construction, qui améliorent donc la performance énergétique des habitats concernés, via des travaux de systèmes à énergie renouvelable ou toutes sortes de travaux d’amélioration énergétique. Nous vous proposons de détailler cet outil et le concept plus global d’éco construction, une conception qui va définir le secteur du BTP de demain.
Une panoplie d’outils au service de l’éco construction
Toutes ces nouvelles conceptions sont directement issues des prises de conscience du 20ème siècle quant à l’impact humain sur l’environnement. Les grands moments de l’écologie politique définissent déjà les précautions à mettre en place pour le confort des générations futures, comme lors du Sommet de la Terre à Rio de 1992 et son Agenda 21, un programme d’action pour le 21ème siècle. Était alors précisée la notion de développement durable, dont les recommandations dégageaient une place toute aussi importante à la santé, à la préservation des forêts, à la gestion des ressources qu’au logement. Depuis lors, la performance énergétique est une question centrale dans la construction. L’outil de l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) permet d’évaluer les impacts d’un ouvrage de construction sur l’environnement tout du long de son cycle de vie. Chaque projet de construction doit désormais passer par l’édification d’une Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES) qui mesure son impact environnemental et son équipement en ressources, de l’extraction des matériaux à leur assemblage, en passant par leur transport. Un bâtiment est maintenant pensé sous le prisme de son adaptabilité, c’est-à-dire sa capacité à répondre aux besoins d’aujourd’hui et du futur, sa capacité à changer de fonction avec le temps. Il est nécessaire que toute nouvelle construction soit capable d’évoluer, passant par exemple d’une fonction de bureaux à la fonction de logements sans trop de difficultés. Un autre outil de plus en plus courant, obligatoire pour les grandes structures et les entreprises de plus de 250 salariés, est l’audit énergétique. Il s’agit d’un bilan énergétique d’un bâtiment dans l’éventualité d’entamer des travaux permettant de diminuer ses consommations énergétiques. C’est un outil parmi tant d’autres qui travaille à la formation d’un parc immobilier de bâtiments passifs : des constructions presque autonomes dans leurs besoins en chauffage, leur isolation thermique étant suffisante pour faire du chauffage un appoint.
La performance énergétique
Les nouvelles constructions sont aussi le sujet de critères de performance de plus en plus strictes pour réduire au mieux le bilan carbone français, soit l’émission de gaz à effet de serre générés par l’activité professionnelle, émissions auxquelles le secteur du bâtiment participe activement puisque le secteur du bâtiment représente dans les faits 28% des émissions de dioxyde de carbone nationales. Les nouvelles constructions sont désormais soumises à la nouvelle Réglementation Thermique 2020 (RT 2020) entrée en vigueur en 2021 et remplaçant celle de 2012, qui impose de nouveaux standards dans la construction. Les nouvelles constructions sont désormais soumises à deux normes : les bâtiments à énergie positive (les BEPOS), qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment, et les bâtiments passifs, qui consomment aussi peu que possible et recyclent leur production. Dès cet été 2021, le plus grand nombre des nouvelles constructions sera autonome en énergie, répondant à ses propres besoins et produisant des excédents, grâce à des panneaux photovoltaïques par exemple. Ces nouveaux standards de construction s’inscrivent pleinement dans le concept d’éco construction, qui prend un tournant décisif cette année comme vous le constatez avec la mise en vigueur de la RT2020. C’est toute la construction qui est repensée, de telle sorte à favoriser la bioclimatique d’un bâtiment, c’est-à-dire prendre en compte son exposition solaire, la circulation de l’air et autres critères pour limiter les recours au chauffage et à la climatisation.
La construction durable est le fruit d’une éco conception qui englobe la production des matériaux depuis le début de la chaîne de fabrication. Elle conçoit cette production avec un impact environnemental minimal et surtout une prise en considération du cycle de vie des matériaux et leur potentiel recyclable.
Les certificats et labels
Pour une garantie complète d’une éco construction synonyme de qualité, certains outils sont apparus. L’Éco label en fait partie ; pensé au niveau européen son logo peut orner toute sorte de produits ou de services tant que leur cycle de vie est conforme à l’impact environnemental défini par le Comité de l’Union européenne pour l’éco label. Outre ce label, il existe plusieurs étiquettes comme l’étiquette climat qui classe les bâtiments par ordre d’émissions polluantes de dioxyde de carbone. L’étiquette énergie, elle, classe ces mêmes bâtiments par ordre de consommation et de performance énergétique. La certification HQETM référence les bâtiments durables sur la base de leur respect de l’environnement, de leur confort de vie et de leur performance économique. D’autres étiquettes détaillent la dangerosité potentielle des composés comme l’étiquette Composés Organiques Volatiles (COV) qui indique la potentielle présence de substances évaporées des matériaux. C’est aussi le cas pour les différentes étiquettes déchets : les déchets dangereux, les déchets non dangereux non inertes et finalement les déchets inertes. Les premiers nécessitent un traitement tout particulier du fait de leur risque de nuisance sur la santé et l’environnement, ils sont nombreux dans le secteur du bâtiment. Un label clé parmi toutes ces qualifications et signes de reconnaissance d’action pour le bien est le label Reconnu Garant pour l’Environnement (RGE). Ce dispositif de qualification mis en place par les pouvoirs publics permet aux maîtres d’ouvrages de choisir des entreprises fiables en termes d’efficacité énergétique ou d’énergies renouvelables. Il est délivré par des organismes bien spécifiques (Qualibat, Qualit’enr, Qualifelec, Certibat, Cequami) sous l’égide de conditions strictes. Une fois les critères environnementaux validés, un contrôle annuel vient renforcer le dispositif qui n’est d’ailleurs valable que 4 ans. Les entreprises qui en sont ainsi assignées sont confortées dans leur garantie de qualité. Le label RGE est cependant autant précieux pour les professionnels que pour les particuliers. En effet, outre l’assurance d’un travail de qualité, le label RGE est une éco condition. Il s’agit d’un pré-requis pour disposer des aides étatiques qui vous assisteront dans vos travaux.
Le label RGE
Choisir une entreprise certifiée label RGE pour ses travaux de rénovation est dans les faits une condition sine qua non à l’obtention des aides étatiques. Dans le cadre d’une volonté étatique de diminuer de moitié les émissions de gaz à effet de serre du secteur du bâtiment d’ici 2030, le gouvernement s’est décidé à investir massivement et à proposer des solutions pour renforcer l’efficacité isolatrice des logements. Les travaux permettant une amélioration énergétique ou l’achat d’équipement servant des buts similaires seront éligibles à ces offres. On retrouve MaPrimeRenov’ ou encore le prêt à taux zéro, dont les intérêts sont pris en charge par l’État, en tête de ces aides. Vous pouvez contacter et choisir parmi tous les professionnels certifiés RGE sur le site Rénovation Info Service. Ce choix pourra se porter sur l’une des soixante-deux mille entreprises portant la mention Reconnu Garant de l’Environnement, ce qui se traduit par une myriade de plus de cinq cent mille artisans et salariés. Pour trier vos choix, n’hésitez pas à porter votre intérêt sur les entreprises cumulant plusieurs qualifications. En effet le label RGE est une garantie indéniable de qualité parmi d’autres. Ce label assure néanmoins que l’entreprise avec laquelle vous traitez a de l’expérience dans le domaine où vous la faites intervenir, a souscrit à des assurances travaux et responsabilité civile, s’acquiert de ses obligations légales et financières, sous-traite à des entreprises elles-mêmes certifiées RGE et dispose d’un référent technique formé à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables. Il s’agit de l’ensemble des critères auxquels doivent souscrire les entreprises souhaitant la qualification RGE.
Vous l’aurez compris, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) s’engage dans la voie de la construction durable : chantiers à plus faibles impacts, gestion des déchets émis lors des travaux et surtout économies d’énergie et emploi plus régulier des énergies renouvelables. Le futur du secteur passe donc par l’établissement de certains outils qui permettent de tendre au mieux vers une étiquette environnementale du bâtiment, afin de limiter notre impact sur la biodiversité et limiter par la même occasion le réchauffement climatique.