Maison passive : comment ça marche ?
Qu’est-ce qu’une maison passive ?
Définition du concept
La notion d’habitat passif désigne un bâtiment dont la consommation énergétique au mètre carré est très basse, voire nulle ou positive. Les deux piliers de l’habitat passif sont les économies de chauffage et le confort des habitants. L’habitat passif est une conception optimale du bâtiment de telle sorte que le chauffage de l’habitation ne devienne plus qu’une installation désuète et inutile. Un bâtiment dit passif assure sa propre régulation sur la base d’une sobriété énergétique, sur l’exploitation de murs passifs et d’une utilisation optimale du soleil pour répondre à son besoin en chauffage. Le concept doit s’entendre dans la globalité de l’habitation, même s’il est vrai qu’il est grandement tourné sur le domaine du chauffage. En cause, son origine nordique, avec des habitations économes, pensées sous le prisme de normes exigeantes pour assurer un confort de vie parfait. Le résultat est la multiplication de labels de qualité, rendus possibles grâce à de nouveaux matériaux, dont le label allemand « Bâtiment Passif Classique » qui est devenu le standard européen.
Caractéristiques techniques
La maison passive repose sur l’utilisation intelligente de la chaleur passive du soleil, une isolation très performante, le contrôle de la ventilation ainsi qu’une très bonne étanchéité à l’air. Selon le label allemand, ses caractéristiques techniques sont : des besoins énergétiques annuels pour le chauffage inférieurs à 15 kWh/mètre carré, et une énergie primaire (qui assure le chauffage, l’éclairage, la production d’eau chaude sanitaire..) inférieure à 120 kWh/mètre carré par an. La maison passive place au premier rang l’isolation thermique, elle doit être d’une qualité irréprochable pour atteindre les performances d’une construction passive. Elle repose sur des fenêtres de grande qualité, au vitrage renforcé ou doublé. Tous les ponts thermiques doivent être supprimés, c’est-à-dire les zones où la barrière isolante est rompue, des zones responsables de 10 à 20% des déperditions totales d’un bâtiment. Ils sont dus au changement de la géométrie de la construction lorsque plusieurs matériaux se chevauchent ou que l’isolant n’est pas fonctionnel de manière homogène.
La maison passive, la maison de demain
Contrairement à un bâtiment traditionnel, où le chauffage ne sert qu’à compenser les pertes de chaleur, la construction passive va se baser exclusivement sur la chaleur produite en interne du bâtiment. Cette chaleur est émise par l’activité des habitants ainsi que leurs appareils électriques, et elle est complétée par l’apport extérieur du soleil dont la chaleur va s’ajouter aux premiers facteurs. L’idée est qu’une fois ces sources de chaleur émises à l’intérieur du bâtiment, l’isolation de l’habitat est telle qu’elles constitueront la chaleur nécessaire pour maintenir l’intérieur à une température ambiante parfaite. Les Bâtiments à Énergie Passive (BEPAS) sont donc au cœur des réflexions quant à l’habitat du futur qui devra pouvoir composer avec des chaleurs accrues en été, des risques plus fréquents de canicule. La maison passive est un moyen de réduire la consommation d’énergie pour être pratiquement autonome pour ses besoins en chauffage. Elle présente une architecture simple et consomme très peu en énergie de chauffage, une architecture qu’on appelle bioclimatique. Cette dernière doit tenir compte de l’environnement existant (terrain, géothermie, exposition au soleil, ombrage…) et du mode de vie des futurs habitants.
Fonctionnement d’une maison passive
L’étanchéité des cloisons
Un autre aspect plus que majeur dans la conception de ces constructions passives, est l’étanchéité à l’air des cloisons. Aucune fuite d’air ne peut être tolérée pour éviter les déperditions thermiques, c’est-à-dire les flux d’air chauffé ou climatisé qui s’échapperaient vers l’extérieur de votre habitacle. Les tests d’infiltrométrie, qui permettent de mesurer les infiltrations d’air d’un bâtiment hors ventilation, exigent des résultats d’étanchéité 4 à 5 fois plus élevés pour une maison passive qu’une construction régie par la norme RT2012. La toute nouvelle réglementation en la matière, la Règlementation Thermique 2020 (RT 2020), prévoit cependant une toute nouvelle place pour les maisons passives et les maisons à énergie positive, qui produisent plus d’énergie qu’elles n’en consomment. Le zéro gaspillage énergétique est à l’honneur et c’est une des valeurs de la construction passive.
Décarboner le BTP
Nos modes de vie quotidienne sont sources intarissables de pollution et compromettent les capacités régénératrices de notre planète, un phénomène dans lequel le secteur du bâtiment a sa responsabilité. Devant même le secteur des transports, le bâtiment représente 44% de l’énergie consommée. Nos sociétés énergivores, et c’est un deuxième constat, ont un coût non négligeable, à commencer par un coût financier pour le particulier. Ainsi, en moyenne, les français dépensent 1665 euros par an pour chauffer leur bien immobilier. Ces problématiques hantent le secteur du bâtiment et la construction passive est peut-être la réponse à ces problèmes. C’est pour cette raison que la RT 2020 qui est entrée en vigueur depuis janvier 2022, met à l’honneur l’éco-construction dont les habitats passifs sont un pilier. Cette notion d’éco-construction, se base sur le constat positif que le quart du parc de logements français de 2050 reste à construire. On construit donc actuellement le toit de demain, et ces futures constructions doivent être à la fois durables et confortables pour ses prochains habitants. Il s’agit ici d’imaginer que les conditions de vie seront sensiblement différentes que les nôtres, nous nous devons ainsi de préparer ces habitats aux étés caniculaires qui seront amenés à se multiplier à cause des dérèglements climatiques. Pour répondre aux futures problématiques, les habitations passives misent aussi sur la ventilation.
La ventilation
Afin de garantir un air sain et renouvelé tout en évitant les pertes de chaleur, les solutions les plus utilisées sont la ventilation mécanique contrôlée (VMC) double flux. Il s’agit d’un dispositif qui expulse l’air vicié des pièces de l’habitation tout en croisant ces flux d’air sortant avec les flux d’air neuf, permettant de le charger des calories de l’air expiré : ce système permet de chauffer l’air froid rentrant en hiver, et de rafraîchir l’air chaud rentrant en été. Une maison passive étant très étanche, aucun air neuf ne vient nourrir votre intérieur, la ventilation à double flux est donc un impératif pour assurer le renouvellement de l’air. L’atout du double flux, comme on le détaillait, est de ne pas rejeter de chaleur pendant l’opération de renouvellement d’air. La VMC extrait l’air vicié des pièces humides (comme votre salle de bain ou votre cuisine) et insuffle l’air extérieur dans les pièces à vivre. Quoique d’abord pensée pour les régions nordiques, l’architecture passive doit pouvoir concerner n’importe quelle localisation géographique en s’adaptant à ses conditions et possibilités. Ainsi parmi les dispositifs passifs pour contrer la chaleur, la ventilation nocturne permet de rafraîchir et de maintenir l’intérieur à une température décente pendant les surchauffes estivales.
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Les plus et les moins
Une maison passive est donc un ensemble de techniques liées dans ce but d’économie énergétique. Ses avantages sont nombreux : plus de luminosité, plus de confort en hiver comme en été, une économie énergétique remarquable. L’économie énergétique va de pair avec des économies financières de grande envergure pour le particulier, on parle ici d’une facture de seulement 120 euros annuels en moyenne pour se chauffer. Tous ces aménagements et ces installations sont encore peu répandus et cela explique qu’une maison passive est en moyenne 15 à 20% plus chère à la construction qu’une maison traditionnelle. Le véritable intérêt est que le retour sur investissement est généralement inférieur à 20 ans, les charges de la maison une fois finie étant très bas (peu ou pas de chauffage, consommation électrique basse…). Un autre point faible des maisons passives, outre leur prix encore bien plus élevé que la moyenne des constructions, leur difficile implantation en paysage urbain n’est pas forcément taillé pour l’architecture basée sur l’apport du soleil, entre autres.
Les travaux de rénovation énergétique
Concernant votre habitation, il vous est aussi possible d’en améliorer lesperformances énergétiques pour s’approcher de celles d’une construction passive. Il vous faut pour cela entamer des travaux de rénovation énergétique. Des aides étatiquessont à votre disposition, quel que soit votre niveau de revenus, pour vous épauler dans vos travaux d’isolation, de remplacement des équipements de chauffage, d’achat d’équipement fonctionnant à l’énergie renouvelable… Ensuite, pour trouver le meilleur artisan au meilleur prix, vous pouvezfaire appel aux services d’HelloArtisan. Après avoir décrit le plus précisément possible votre projet à HelloArtisan, des experts vous enverront plusieurs devis pour que vous puissiez comparer les offres parmi les artisans les plus qualifiés pour votre projet. Un expert travaux se portera ensuite garant tout au long de la durée de vos travaux. Vous avez maintenant tous les outils pour vous lancer dans un projet de construction passive !
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